Alec I. Winters

23 ANS. REBELLE. CELIBATAIRE. INVENTE. HETEROSEXUEL

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Mes parents m'ont obligé à aller voir un psy alors que j'ai vingt-trois ans. Vous vous rendez compte de la honte que je suis en train de subir ? Assis dans la salle d'attente, j'attends qu'on appelle mon nom. Dix fois, vingt fois, cinquante fois, j'hésite à me lever et m'enfuir. Mais là ce n'est pas chez le psy qu'ils m'enverront, c'est à l'hôpital psychiatrique. Oh rassurez-vous je ne suis pas fou, loin de là. Immature et inconscient sont des mots qui me correspondent mieux : je ne me prends jamais la tête et je n'obéis à personne. Je vais en cours quand ça me chante, je bois, je fume, je m'amuse. Mais il parait que c'est mal. En quoi est-ce que c'est mal ? Je n'en ai aucune idée, et c'est bien pour cela que je suis là aujourd'hui. Pour qu'on m'explique pourquoi je suis un "attardé mental" qui préfère vivre plutôt que se forcer à mener l'existence qu'on lui a imposé. Quand enfin on appelle mon nom, je ne me lève pas et je fais l'air de rien, comme si ce n'était pas moi. Quand je pense avoir réussi mon coup, je remarque que je suis seul dans la salle d'attente et que ça ne peut être que moi, Alec Winters. Je soupire, je me lève, tends la main, suis la femme dans son bureau. Elle a de jolies jambes, le rendez-vous en valait peut-être la peine.

Elle me demande de raconter ma vie, je réponds que j'ai la flemme. Quand elle me demande pourquoi j'ai la flemme, je réponds que je n'en ai aucune idée. Alors elle commence une théorie sur le refus de s'exprimer et je l'arrête bien vite, car encore plus que de raconter mon histoire, j'ai la flemme d'écouter ses raisonnements vaseux de femme un peu trop coincée. Je commence par mon enfance et ma naissance, à Atlanta. Ma mère était femme au foyer et mon père pompier, ma famille ne roulait pas vraiment sur l'or. Et puis il faut dire que nous sommes trois enfants, j'ai une petite sœur et un petit frère, tous deux jumeaux. Mon père a eu un accident de travail et a tout bonnement arrêter d'aller bosser. Du coup on a du déménager pour un petit appartement pourri. Il est tombé dans la dépression, s'est mis à boire et à me taper dessus. Il n'a jamais touché les autre, heureusement. Je ne l'aurais pas supporté. Qu'on me fasse du mal d'accord, mais à maman, Laury ou Keegan c'est impensable. Pourtant eux-même me menaient la vie dure. Peu importait. Ma mère elle, a trouvé un travail dans un supermarché pour qu'on arrive à manger. On a souvent mis sur le compte de la naissance de Keegan, Laury et moi tous nos problèmes, mais je ne me suis jamais senti coupable. Pourquoi ? Ils n'avaient qu'à se protéger ce jour là. J'y peux rien si nous étions indésirable ! Ils m'ont donné pour deuxième prénom le nom Isaïa, qui était le prénom du père de ma mère. Celui là je ne l'ai jamais vu parce qu'il habite à Rome, mais il parait qu'il a de l'argent. Je ne sais pas, je n'en ai rien à faire.

Depuis tout petit j'ai donc toujours eu une certaine liberté, et au moindre problème je me faisais tabasser mais ça ne m'empêchait pas de continuer. Quand je voyais la situation financière et sentimentale de mes parents, je n'avais qu'une envie : fuir. Fuir ce monde qui était le mien. Alors j'ai commencé à déconner sévère : j'ai bu mon premier verre d'alcool à treize ans, j'ai fumé ma première cigarette à 14 ans et couché avec une fille cette même année. A quand la drogue direz-vous ? Ça ne m'intéresse pas, je connais mes limites et je ne veux pas les franchir. Et malgré ce choix de vie, j'arrivais à rester un excellent élève, quand je daignais aller à l'école. Je faisais parfois un effort, car c'était là-bas que je me faisais des amis et que je rencontrais des filles. J'avais conscience que ma vie était pathétique ainsi, mais je n'arrivais plus à vivre autrement. C'était ma façon à moi de me protéger de la réalité, d'une famille d'ivrognes et de dépressifs dont j'étais le bâtard indésirable, d'être le frère de deux gosses qui étaient certainement aussi désespérés que moi, ma façon d'oublier qu'à cause du manque d'argent, je pourrais très bien finir dans un supermarché comme ma mère. Ainsi, j'avais également l'impression d'être un garçon comme les autres. Lorsqu'à la fin du collège tout le monde a hâte d'intégrer les lycées les plus prestigieux, qu'on parle déjà de la voiture qu'on va conduire, c'est difficile à vivre pour quelqu'un qui sait pertinemment qu'il devra encore attendre des années et je l'ai fermé. Et j'ai attendu.

Ma vie n'a en rien changé depuis. L'évènement le plus marquant de ma vie, c'est sans doute le jour où j'ai failli mourir, assassiné par un arbre. Je ne sais pas ce qu'il m'a pris, j'ai trouvé un équipement de parapente dans les affaires de mon père, je suis monté en haut d'une falaise et j'ai sauté. Le grand frisson vous comprenez, celui où l'on a l'impression d'être immortel. Bon bien sur je ne savais pas m'en servir de l'équipement, et j'ai foncé droit dans un arbre une centaine de mètres plus bas. Mes parents ont pris ça pour une tentative de suicide. J'ai eu beau leur expliquer que je n'avais pas besoin de tout ça pour mettre fin à mes jours, ça n'a servi à rien. Franchement, une boite de médicaments aurait suffit ! Quand on connait mon flegme légendaire en plus ... Et voilà que j’atterris ici, et que je regarde autour de moi sans écouter la blonde qui me sert de psy. Oui, si je suis ici, c'est que ça allait plutôt mal ces derniers temps et ce n'est peut-être pas une mauvaise chose. Mais heureusement, je me suis rapproché de mes parents. Peut-être parce que je grandis. Et elle, était-elle pom-pom girl pendant ces années au lycée ? Je lui coupe la parole et lui demande. La réponse est oui et j'ai réussi, elle est agacée.

Elle me demande alors de lui parler d'Anya. J'éclate de rire. Je sors mon paquet de cigarette, elle me dit de le ranger, je parle du temps qu’il fait dehors. Mais devant son insistance, je m’exécute. Je lui raconte comment je l'ai rencontrée et comment elle m'a littéralement sauté dessus, exigeant que je lui serve de petit ami devant ses bourges de parents. Elle me demande si elle n'a pas mauvaise influence sur moi avec tous ses mensonges et je secoue la tête, amusé. Elle répète sa question, et cette fois ça commence à m'énerver. Alors je raconte comment est ma vie avec mon frère et ma soeur : tous trois avons quitté nos parents pour un petit appartement que nous payons grâce à nos petits boulots à côté des études. Nos relations se sont considérablement adoucies, même si c’est encore très difficile avec Keegan. Keegan me méprise constamment, me traite comme son chien. Et je ne me gêne pas pour lui rendre la pareille, pour lui dire d’aller se faire voir. Laury essuie nos disputes, tente de nous réconcilier. Laury, je l’aime beaucoup. Elle est plus douce que Keegan, plus intelligente aussi. Et plus mature. C'est le portrait craché de maman, alors que Keegan et moi sommes bruns comme notre père. Mais tous les deux, je les aime à en crever. Et puis mon père a arrêté de me frapper, et il se remet doucement. Oui, il veut faire des efforts et il travaille dans un garage automobile. Ma mère, elle, a eu une promotion. Depuis qu'on est plus là, je crois qu'ils sont plus heureux. C'est une bonne chose.

Je sors du bureau d'un pas triomphant, la dame de l'accueil me demande la façon dont je vais régler la consultation. Je lui demande de contacter mon agent. Quel agent ? Je paye, débité de verser les pauvres dollars difficilement gagnés au cours de ma courte existence. Puis je sors. La vie ne fait que commencer.

Pseudo on m'appelle alaska. Age 18 belles années. Comment as-tu connu le forum sur Concept RPG. Qu'en penses-tu ? j'aime j'aime j'aime. Ta présence ici 4/7j. Un dernier mot pour la fin? je veux des liens avec tout le monde. Avatar : logan lerman.